mercredi 27 octobre 2010

Première projection

Ganges, Ecritures et résistances 2010

Céline et Aaron sont entrés dans ma vie le jour où j'ai poussé la porte du Polygone étoilé, à Marseille. Or, les grandes rencontres ont ceci de particulier qu'elles ne bouleversent rien à l'instant où elles se produisent. En vérité, aucun souvenir dans mon esprit n'est rattaché à ce point d'origine. Quelques années plus tard - il faut plus que les doigts d'une main pour compter, moins que les doigts de deux - ils sont là à mes côtés, l'un crédité comme chef-opérateur, l'autre comme ingénieur du son de mon "premier film". Les guillemets disent seulement que j'ai fait d'autres films pour apprendre le cinéma. Mais seul, ça fait toute la différence.

Pour cette photo, c'est Céline qui tient l'appareil. Aaron, qui a le sens du cadre, fait ce qu'il faut pour rentrer dans l'image. Sur le tournage de mon film, tous les gens qu'il a filmés étaient plus petits que lui. Cela lui a coûté un effort de tous les instants pour ne pas faire que des images en plongée.

Ici finit l'exil est un road-movie, pas seulement pour ses spectateurs mais aussi pour ceux qui l'ont fait exister. En tournage, nous étions pareillement unis dans la même rêverie du voyage. Quand nous venons à Ganges, dans les Cévennes, 16 octobre 2010, pour la première rencontre du film avec son public, nous replongeons dans ce voyage dont nul d'entre nous n'a envie qu'il se termine un jour.

Julien, monteur du film, aurait dû être des nôtres, ainsi que Théo, assistant monteur.
Alors, ce fut facile pour moi, après la projection, d'aller à la rencontre du public. Les mots tombaient sous le sens, les gens étaient avec moi, certains m'ouvraient la voie, je n'étais pas seul dans ma position d'auteur, tour d'ivoire, à dire ce que ce film racontait.

Quelques jours plus tard, de retour dans le Diois, où je vis depuis moins d'une année, Niurka m'envoyait un lien vers son blog. Je pouvais y lire les premiers mots écrits sur mon film, notre film, par une spectatrice attentionnée. Ainsi finit l'exil...

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